Le certificat PEB, un outil fiable? le vrai du faux

Qu’en est-il vraiment ? Peut-on encore s’y fier et si oui, dans quel cadre ?

  • 27 mars 2024
  • 7 min
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Ils font couler beaucoup d’encre depuis quelques mois et en feront encore couler beaucoup dans les années à venir ! Les détracteurs des certificats PEB s’en donnent à cœur joie pendant que le législateur s’en sert de plus en plus comme outil contraignant. Qu’en est-il vraiment ? Peut-on encore s’y fier et si oui, dans quel cadre ?

Tous les certificats sont réalisés sur les mêmes bases de calcul

Faux. Tout d’abord, il n’est pas inutile de rappeler que chacune des trois Régions en Belgique possède sa législation propre qu’elle a implémenté des données géographies qui la caractérisaient. Par exemple les variations de température ne sont pas identiques à la mer du Nord et au Signal de Botrange.

Il s’agit de premières différences. Les valeurs de référence des différents labels sont également différentes dans chacune des Régions.

Ensuite, en Wallonie, les certificats énergétiques sont décernés par un certificateur sur base d’une procédure simplifiée pour les biens datant d’avant 2010 et par un responsable PEB pour les biens ayant été construits ou ayant fait l’objet de rénovation lourde après 2010. Dans ces derniers cas, les certificats énergétiques seront plus précis et proches de la réalité constructive et technique du bien.

Ajouter des panneaux solaires sauve un certificat

Vrai dans la plupart des cas. Si vous souhaitez gagner un ou deux labels, il est exact que l’ajout de panneaux solaires photovoltaïques a un impact très important sur le résultat du certificat.

Le résultat chiffré du certificat est en effet émis en énergie primaire, c’est à dire en énergie extraite à la planète. Pour 1kWh consommé, les logiciels de certification prendront en compte la qualité d’énergie qu’il aura fallu pour produire ce kilowattheure, soit environ 2,5 à 3 kWh.

Inversement, ils considèrent que pour chaque kilowattheure produit, 2,5 kWh n’ont pas dû être extraits de la planète. Une installation solaire produisant 2.500 kWh par an réduira le chiffre final de votre certificat de 6.000 à 7.000 kWh, ce qui n’est négligeable.

Dans le cas de constructions anciennes pour lesquelles l’isolation a été réalisée, ainsi que les rénovations des installations techniques, la pose de panneaux photovoltaïques constitue parfois le seul moyen de gagner les kilowattheures nécessaires pour passer au label supérieur.

Obtenir un label est aujourd’hui obligatoire

Faux. Aucun label n’est contraignant à ce jour. Toutefois, de plus en plus de textes législatifs sont élaborés dans ce sens. La Région Bruxelloise a pour objectif qu’en 2031, tous les biens disposent de leur certificat énergétique et que le parc immobilier soit rénové pour posséder un label C au minimum en 2050.

La Wallonie viserait un label A pour les immeubles occupés par les propriétaires d’ici à 2040 et un label C au minimum pour tous les biens d’ici à 2050. En Flandre, le label A serait visé pour tous les appartements et les habitations d’ici à 2050.

La question qui reste en suspens sera les pénalités ou les sanctions si ce label n’est pas atteint par manque de ressources financières ou en suites des contraintes techniques applicables au bien.

Les factures de consommation sont utiles pour l’établissement d’un certificat

Faux. Les factures de consommations ne sont d’aucune utilité lors de l’établissement d’un certificat énergétique qui évalue le bien en conditions standards d’utilisation et en pilotage automatique.

Plus vous payerez cher le certificateur, au meilleur sera le certificat

Parfois vrai. Dans l’absolu, cela ne devrait pas être le cas. Toutefois, un certificat établi pour bâtiment existant (construit avant 2010) peut être réalisé sur base notamment de constats réalisés sur place, ou si ces éléments ne sont pas constatables sur place, sur base de valeurs par défaut reprises dans le logiciel de certification. Les constats réalisés in-situ étant plus précis, le résultat devrait être au final meilleur.

Ce n’est pas le coût qui importe, mais la motivation du certificateur à constater le plus d’éléments possible sur place et dans les documents que lui transmettra le propriétaire. Si le certificateur a le temps de chercher les informations et qu’il les trouve, le résultat sera plus précis.

Le certificat vous donne une idée de la consommation du bien

Faux. Comme expliqué précédemment, la consommation donnée par le certificat est expliquée en énergie primaire, extraite à la planète, sur base d’un comportement standardisé et d’un nombre d’occupants standardisé, qui sont définis par la Région concernée.

Votre consommation réelle peut être bien supérieure ou bien inférieure au résultat du certificat en fonction de vos réglages de l’installation et de vos habitudes de vie. Si vous chauffez à 20°C en permanence, votre consommation sera sans doute supérieure. Si vous vous contentez de chauffer les pièces de vie à 17°C sans chauffer les chambres, elle sera moindre.

Un certificat énergétique possède une période de validité

Vrai. En effet, la période de validité d’un certificat énergétique est de dix ans. Un peu avant la fin de cette période, il sera nécessaire de refaire passer un certificateur sur place pour qu’il effectue une mise à jour en fonction des modifications qui auraient été apportées dans l’intervalle.

Le certificat ne tient pas compte de la manière dont le bien est mis en oeuvre

Vrai. Le certificateur ne doit pas tenir compte de la manière dont les matériaux, par exemple l’isolant, sont mis en œuvre. Il en est de même pour l’isolation des canalisations ou les bouches de ventilation.

Le principe du certificat mis en avant par le législateur est que le certificat ne coûte pas trop cher, tout en donnant une image la plus proche possible d’une certaine réalité du bâtiment certifié.

Toutefois, le certificat peut en tenir compte indirectement pour l’introduction de certaines données. Par exemple, si vous faites réaliser un test d’étanchéité à l’air, plutôt que de baser le certificat sur les chiffres par défaut, vous aurez là une correction en fonction de la mise en œuvre, notamment par rapport à l’étanchéité à l’air.

En conclusion, le certificat PEB est un très bon outil pour comparer différents biens et informer en cas de vente ou de location quant au comportement du bien en conditions standards d’utilisation.

À l’image des consommations présentées pour les voitures à la vente, il renseigne sur le potentiel de performances du bien. Pour les bâtiments plus récents, il sera plus précis. A vous de jouer, la consommation réelle dépendra de vous et non du certificat !

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