Isoler par l’intérieur, quand et pourquoi ?

Dans le contexte d’augmentation des prix de l’énergie, même si ceux-ci semblent se stabiliser et doucement redescendre, la première mesure à prendre pour diminuer votre facture est d’isoler les différentes parois qui le nécessitent. Ce travail ne se fera toutefois pas sans prendre certaines précautions, dont un bon diagnostic des murs en question.

  • 11 janvier 2024
  • 7 min
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Diminuez votre facture en isolant les différentes parois qui le nécessitent

Dans le contexte d’augmentation des prix de l’énergie, même si ceux-ci semblent se stabiliser et doucement redescendre, la première mesure à prendre pour diminuer votre facture est d’isoler les différentes parois qui le nécessitent. Ce travail ne se fera toutefois pas sans prendre certaines précautions, dont un bon diagnostic des murs en question.

Pourquoi ce choix ?

Si vous envisagez d’isoler votre bien, trois choix s’offrent à vous :

isoler par l’extérieur ; il s’agit d’une solution, certes coûteuse, mais qui offrira l’avantage de recouvrir les parois dans leur entièreté et de conserver la structure des murs à l’abri du gel. En fonction de la position du bien par rapport à l’espace public ou de la typologie de ces façades, cette solution ne sera pas toujours possible. Son coût moyen est de 150 à 160 € HTVA par m2.

isoler en injectant le vide d’air présent dans vos murs. Si toutefois vos murs en possèdent un, il s’agit d’une solution peu coûteuse. Elle limite cependant l’épaisseur d’isolant qu’il sera possible de poser. Son coût moyen est de 25 à 30 € HTVA par m2.

isoler par l’intérieur ; en général le recours à cette solution ne se fera que lorsque les deux autres solutions ne sont pas envisageables, car elle induit une perte du nombre de m2 habitable. Son coût moyen est de 80 à 100 € HTVA par m2.

Quelle que soit la solution retenue, une série de détails doivent être réglés qui peuvent influencer fortement le coût de ce travail.

Un diagnostic préalable nécessaire

Avant d’envisager d’isoler un mur par l’intérieur, il est nécessaire de vérifier les caractéristiques des différentes couches le constituant.

La finition extérieure du mur devra le protéger efficacement des intempéries : si le mur reste humide, étant donné qu’une fois isolé, il ne sera plus chauffé et asséché par les déperditions de chaleur, sa structure risque d’être endommagée par les cycles de gels et dégels au fil des saisons. Cette protection sera de préférence mécanique (une peinture ne sera jamais considérée comme parfaitement étanche, mais peut selon sa composition faire l’affaire). Sur une maçonnerie en bon état, un hydrofuge peut également être efficace. Cette protection sera particulièrement nécessaire si la façade est fortement exposée aux intempéries. En règle générale, les vents dominants dans nos contrées sont issus du Sud-Ouest.

La finition intérieure devra être supprimée avant la pose de l’isolation intérieure, surtout si elle est étanche à la vapeur d’eau. La laisser en place reviendrait à poser un pare-vapeur du côté extérieur de l’isolant, ce qui conduira immanquablement à des problèmes de condensations et de moisissures.

Les encastrements dans la façade comme les planchers devront être vérifiés également. En effet, si une maçonnerie non isolée sèche par convection en sa face intérieure, une maçonnerie isolée par l’intérieur va rester plus froide et plus humide sur toute son épaisseur. Il ne faudrait pas qu’un phénomène de condensation se produise au niveau de ses encastrements surtout s’il s’agit d’anciens planchers en bois.

Il vous faudra également vérifier qu’il n’y a pas de conduites d’eau encastrées dans le mur en question qui risqueraient de geler une fois le mur isolé.

Il restera à vous assurer que le mur ne souffre pas d’humidité : infiltrations, humidité ascensionnelle, présences de sels hygroscopiques ou fuites ponctuelles. Dans ce cas, il sera nécessaire de traiter ces problèmes et de laisser sécher les murs concernés (ce qui peut prendre plusieurs mois) avant de commencer vos travaux d’isolation.

Pour toutes ces raisons, le recours à un architecte ou à un entrepreneur spécialisé peut s’avérer utile.

Une vaste gamme de choix

Une fois ces diagnostics réalisés, il vous faudra faire le choix d’un matériau. Plusieurs critères peuvent influencer votre choix : l’état de planéité du support, l’espace disponible, le coût ou encore l’impact environnemental. Il vous faudra comparer les différents systèmes avant de vous décider.

Panneaux rigides ou isolants souples

Si le support est relativement plat, vous pourrez opter pour des isolants rigides sous forme de mousses synthétiques, de béton cellulaire, de verre cellulaire ou de matériaux biosourcés végétaux. Ces panneaux seront généralement collés sur toute leur surface ou leur contour et ne nécessiteront pas de pare-vapeur.

Les isolants souples, de type laines minérales, laines animales ou laines biosourcées (cellulose, laine de bois…) seront posés dans une ossature. Cette ossature sera dissociée de la structure du mur pour éviter les ponts thermiques ou les passages d’humidité. Ces isolants présentent l’avantage d’épouser les irrégularités du support.

En troisième solution, il est possible d’opter pour des isolants projetés comme les billes de polystyrène, les isolants PUR ou des matériaux biosourcés comme du chanvre, du liège, de la perlite ou de la vermiculite.

Quelle épaisseur mettre en œuvre?

En rénovation, il est d’usage d’estimer que la résistance thermique conseillée est de 2 à 2,5 W/m2K. Pour obtenir cette résistance, il vous faudra diviser l’épaisseur de l’isolant par sa conductivité thermique (W/m.k) que vous trouverez sur sa fiche technique ou sa documentation technico-commerciale. Ce calcul vous permettra de déterminer si vous devez mettre en œuvre 6 cm ou 10 cm  ou 20 cm pour viser cet optimum. Retenez également qu’au-delà de 15 à 20 cm d’épaisseur d’isolant, le gain thermique devient minime. La résistance à obtenir peut également dépendre de la volonté ou non d’obtenir des primes.

Concernant l’impact environnemental, il existe des logiciels qui vous permettront de comparer différents produits : de la fabrication au recyclage du matériel. Vous pouvez également opter pour des systèmes qui sont démontables, cela facilitera leur recyclage et/ou mise en décharge en fin de vie.

Vous l’aurez compris, isoler par l’intérieur demande un diagnostic préalable important ainsi que la prise en compte de plusieurs paramètres de choix. La mise en œuvre des détails devra idéalement être déterminée par un architecte ou un entrepreneur spécialisé dans ce domaine. Ne perdez pas de vue que des primes sont disponibles à ce sujet dans les différentes Régions. En Région wallonne, elles dépendront de la quantité d’énergie gagnée (plus le mur était mal isolé au départ, plus la prime sera importante) et nécessiteront un audit énergétique préalable.

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  • Mis à jour le 25 mars 2024