Surchauffe des bâtiments. S’adapter au climat du Sud

Vivre dans un bâtiment sans surchauffe est possible aujourd’hui et appréhendable pour les concepteurs. Il sera toutefois nécessaire d’y accorder l’attention suffisante.

  • 23 août 2023
  • 7 min
Surchauffe bâtiment inertie thermique protection solaire PEB

Surchauffe des bâtiments

Depuis le juin, lorsque le soleil a pointé son nez, il a brillé au Zénith. Plusieurs semaines durant lesquelles la température a grimpé en flèche rendant nos déplacements dans le Sud inutile, pour assurer un dépaysement climatique du moins. Une question se pose dès lors, lorsque l’on compare la typologie des logements du Sud avec les nôtres, ne devrions-nous pas nous adapter ?

Des constructions différentes

Lorsque nous voyageons dans des contrées anciennement plus ensoleillées, les constructions présentent des petites fenêtres, des volets et des murs massifs. Chez nous, le besoin de lumière et de profiter du cadre extérieur nous pousse à concevoir des biens dont la proportion de vitrage est bien plus importante, leur assurant un look contemporain. Parfois même, tout un pan de façade est vitré. Comment faire dès lors pour éviter que nos biens ne deviennent des saunas ?

Les principes de base

Plusieurs principes doivent être pris en compte lors de la conception de nos bâtiments pour éviter que les températures n’y montent aussi rapidement qu’à l’extérieur : construire des biens possédant une inertie importante, bien choisir les dimensions des baies et le type de vitrage, prévoir des protections solaires si possible extérieures, et finalement avoir une possibilité de ventiler de nuit en toute sécurité.

Ces principes ne sont pas compliqués à mettre en œuvre et permettent d’obtenir des constructions saines et agréables en été.

L’inertie, le premier allié

L’inertie caractérise la capacité à conserver un état. Appliquée à un bâtiment, elle permet à celui-ci de conserver sa température, sans présenter de variante trop rapide dans le temps. Cette caractéristique nécessite que la construction soit principalement construite à l’aide de matériaux dits massifs, c’est à dire dont la masse volumique est de minimum 100 kg/m2. Il peut s’agir de maçonnerie de briques pleines de 9 cm, de blocs creux de 14 cm, de blocs de béton cellulaire de 20 cm, de chapes lourdes de plus de 6 cm.

Dans un bâtiment possédant une inertie importante, seul l’air ambiant se réchauffera. Lorsque l’on sait que le confort ressenti dans une pièce est fonction de la température de la pièce et des parois de celle-ci, on comprend l’importante de conserver des murs frais.

La dimension des baies et le type de vitrage

Comme évoqué ci-dessus, la dimension des baies va jouer un rôle important dans le risque de surchauffe. Plus une baie sera grande et plus elle va laisser entrer la chaleur dans la construction. Par contre, comme nos constructions sont de plus en plus isolées, une fois la chaleur à l’intérieur de la construction, elle mettra longtemps pour en sortir. La température intérieure augmentant, le risque de surchauffe n’est pas loin !

Il est donc primordial de prévoir des vitrages avec le facteur g le plus petit possible. Celui-ci caractérise la quantité de chaleur que le vitrage laissera passer lorsque les rayonnements solaires frappent celui-ci en direct.

Un vitrage à contrôle solaire peut présenter un facteur g jusqu’à 0,28, c’est-à-dire qu’il arrêtera 72% de l’énergie solaire arrivant à sa surface.

Ne perdez toutefois pas de vue que plus le facteur g est important, moins transparent sera le vitrage. Et qu’en cas de facteurs g importants, la quantité de chaleur entrant en hiver sera mois importante, sauf pour certains types de vitrage pour lesquels le facteur g dépend de l’inclinaison des rayons solaires. Pour ces derniers, la chaleur sera bloquée en hiver et entrera en été.

Les ombrages et les protections solaires, des indispensables !

Les ombrages devant les fenêtres peuvent être induits par des éléments constructifs (saillies, balcons, terrasses, porte-à-faux…) ou par des éléments végétaux (arbres, plantes grimpantes…). Il peut également s‘agir de tentes ou de toiles solaires.

Les volets ou stores seront également appréciables pour limiter la chaleur entrante en cas de canicule. L’idéal étant qu’ils soient automatisés (couplés à une sonde de température intérieure) pour ne pas retrouver votre bien surchauffé après une journée de travail.

Les calculs PEB pour vous aider

Pour vérifier si tous ces principes sont respectés, un outil est mis à disposition des concepteurs par les différentes Régions du Pays : les logiciels de calculs de performances énergétiques des bâtiments, également connus sous l’appellation logiciels PEB. Ces outils informatiques s’utilisent pour les bâtiments neufs depuis  2010.

Ils permettent aux concepteurs d’encoder toutes les caractéristiques du bien, bien plus précisément qu’en certification de bâtiments existants, et de contrôler si le bien répond à différents critères, dont des critères de surchauffe. Il s’agit du cinquième indicateur PEB, après l’isolation des parois (U), le niveau d’isolation global (K), la consommation de référence (Ew) et la consommation spécifique (Espec).

Lors de cet encodage, le facteur solaire des vitrages sera encodé, l’inertie du bâtiment, ainsi que les ombrages et le type de protection solaire, en ce compris si ces protections sont automatiques ou manuelles. Il est également possible d’y indiquer si une ventilation de nuit y est possible par l’ouverture des fenêtres.

Qu’en est-il du résultat ?

Un outil informatique restant un outil, ne le laissez pas prendre le pas sur le bon sens.

En effet, imaginons que votre bâtiment soit conforme au niveau PEB et de son indicateur de surchauffe, grâce à la possibilité d’ouvrir les fenêtres la nuit, mais que l’ouverture de celles-ci induisent un risque d’effraction ou qu’elles soient situées sur des terrasses et balcons accessibles pour des cambrioleurs, cela va provoquer des risques en termes de sécurité et de perte de couverture d’assurance en cas de sol : Vous ne serez pas assurés en cas de vol si les fenêtres étaient ouvertes.

De même, imaginons que pour éviter la surchauffe, les stores ou protections extérieures se ferment automatiquement tôt le matin, le bâtiment risque rapidement de devenir inutilisable.

Ne vous laissez donc pas endormir par le seul indicateur PEB. Si votre projet prévoit de grandes baies orientées Sud, Sud-Est ou Sud-Ouest, évoquez ces questions avec votre responsable PEB et votre architecte et prévoyez plusieurs scénarii possibles.

Vivre dans un bien sans surchauffe est possible aujourd’hui et appréhendable pour les concepteurs. Il sera toutefois nécessaire d’y accorder l’attention suffisante.

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